10 mars 2002
Tours Madame – 10 Mars 2002
« Epoustouflante ! » C’est le titre d’une de ses chansons, et c’est aussi le qualificatif qui colle le mieux aux prestations de Lynda Lemay. Après avoir vendu 1 million d’albums en France, elle revient pour une nouvelle tournée après six concerts à guichets fermés à l’Olympia. Sur une radio nationale, la Québécoise avait dit que l’un des meilleurs souvenirs de sa précédente tournée était son passage à Tours, au Vinci. Elle reviendra avec plaisir le 22 mars. Tour Madame l’a rencontrée.
Tours Madame : On a l’impression que vous n’avez jamais le tract ?
Lynda Lemay : « J’ai la chance de ne pas être traqueuse, je ne suis pas nerveuse. Contrairement à d’autres chanteuses qui n’arrivent pas à avaler quoique ce soit avant de monter sur scène, moi j’aime bien manger avec toute l’équipe avant.
Je n’ai pas de problème de digestion sur scène. »
TM : Peut-on expliquer votre succès en partie par la simplicité que vous dégagez ?
Lynda Lemay : « Les français sont étonnés par mon naturel.
Mon spectacle est écrit et construit, mais sur scène, je suis exactement comme je le suis présentement devant toi. Je n’aime pas que le public se sente face à une star. D’ailleurs quand le rideau se lève, les gens se retrouvent directement dans ma chambre à coucher. Il n’y a pas de glace à briser. C’est pareil pour me textes, j’utilise un langage familier, concret, direct. »
TM : Que pensez-vous justement, du statut de star ?
Lynda Lemay : « C’est un peu écoeurant.Ca n’existe pas au Québec. Les vedettes se promènent dans la rue sans garde du corps. Les gens vous accostent rarement, ou alors seulement pour vous dire bonjour comme s’ils vous connaissaient depuis longtemps. Même si mon succès devenait considérable en France, je n’aurais pas besoin d’être mise à l’écart du vrai monde. »
TM : On ne peut pas dire que votre succès soit un succès d’estime. Vous avez quand même vendu un million d’albums en France. Ce n’est pas rien. Et tout en restant authentique.
LL : C’est pour ça que ça fonctionne. J’ai toujours voulu garder le plus de contrôle possible sur ce que je veux faire pour être bien dans ma vie. Je n’ai pas d’intermédiaire inutile entre moi et ma maison de disque. Je suis gérante de ma propre carrière. Je sais que je pourrai donner trois fois plus de concerts en France. C’est moi qui dis non, parce que je connais mes limites. J’ai une petite fille. Je veux être une bonne mère, pas seulement une artiste. J’ai besoin d’être équilibrée « pour rayonner ».
TM : Vos textes parlent au public. Vous sentez-vous parfois « porte-parole » ?
LL : Je mets des mots sur des choses qui peuvent être tabous dans la vie de tous les jours. Mon spectacle est un divertissement exigeant, deux heures et quart de texte dans entracte. Il faut écouter. C’est rare que je répète deux fois la même chose (rire). Je n’aime pas « le tiède ». J’aime que les gens passent par différentes émotions. Je passe très facilement du « très grave » au « très léger » sans avertissement.
TM : Pour traverser les frontières Céline Dion a chanté en anglais. Seriez-vous capable de le faire ?
LL : J’ai du plaisir à chanter ce que j’écris, pour l’instant ça me suffit. Ca ne fait vraiment pas partie de mes projets, mais il ne faut jamais dire jamais. Regardez Charles Aznavour. Il l’a fait, et ce n’est pas choquant.
TM : Vous connaissez mieux les français maintenant. Alors qu’en pensez-vous ?
LL : Je le résume dans ma chanson « Maudits français ». Je me suis rendue compte que ce qui fait la différence entre les français et les québécois, ce sont des petits détails de rien. Une fois passés ces détails, nous sommes vraiment pareils.