Lynda Lemay célèbre son 40e Olympia

21 avril 2007

Journal de Montréal – 21-04-2007
Lynda Lemay célèbre son 40° OlympiaMercredi prochain, Lynda Lemay arrivera au 28, boulevard des Capucines, en après-midi. Elle signera quelques autographes aux fans postés à la porte de côté. Elle se rendra à sa loge après le test de son et grignotera quelques charcuteries, comme le veut la routine. Cette fois, il y aura aussi du champagne. À 40 ans, la chanteuse foulera pour la 40e fois la scène de l’Olympia de Paris, un record.

Elle est fière, Lynda Lemay. De mémoire d’homme, jamais une chanteuse québécoise n’a rempli autant de fois l’Olympia, salle mythique du 9e arrondissement de Paris. Il s’agit du plus vieux music-hall de la Ville lumière. Il est même classé monument historique.
Fondé en 1888 par l’homme derrière le fameux Moulin Rouge, l’Olympia a accueilli bien des artistes, de Joséphine Baker à La Goulue en passant par Dalida, mais aussi de nombreux interprètes québécois, dont Gilles Vigneault, Céline Dion et Lynda Lemay.

Cette dernière s’y est produite 40 fois en 10 années de carrière française. Ce chiffre est plus élevé si on considère que certains soirs, elle a chanté au Casino de Paris et au Zénith parce que la salle était déjà réservée.

« C’est extraordinaire d’en être rendu là. Je compte bien me rendre jusqu’à 50! », dit-elle, heureuse d’avoir réussi cet exploit tout en conciliant son travail avec sa vie familiale. Elle est mère d’une petite fille de neuf mois et d’une autre de neuf ans.

Lettre rouges

Elle se souvient encore de la frénésie qui l’a envahie en apercevant pour la première fois son nom sur l’énorme panneau d’honneur qui trône boulevard des Capucines.

« Ça a même valu un titre à l’un de mes albums, Les Lettres rouges », dit Lynda Lemay au téléphone, depuis sa maison du Québec, où elle habite à l’année.

Contrairement à la rumeur, la chanteuse n’a pas de pied à terre à Paris. Elle n’y va pas assez souvent et la plupart du temps, c’est pour y passer en coup de vent. Elle se contente des hôtels de la capitale, bruyants, mais de plus en plus luxueux, parce qu’elle peut maintenant se le permettre.

Serge Lama

Lynda Lemay se souvient également de sa première visite à l’Olympia. À ses débuts, elle a donné un spectacle pendant deux mois à l’Européen, une petite salle de 300 places, question de lancer le bouche à oreille, la meilleure des stratégies de marketing. Au même moment, Serge Lama donnait son spectacle à l’Olympia. Aussitôt sortie de scène, Lynda Lemay courait pour attraper sa deuxième partie. «C’est comme ça que j’ai découvert cette salle-là. En écoutant D’aventures en aventures en pleurant», confie-t-elle.

Lynda Lemay s’est rapidement sentie à l’aise dans cette salle de 2000 sièges où les plus grands noms de la chanson sont passés. Elle y va si souvent qu’elle dit se sentir comme chez elle. On lui a même remis, lors se son dernier spectacle «olympien», au début de mars, deux disques platine: un pour Ma signature et l’autre pour Un paradis quelque part.

« Ça m’impressionnait au début, mais dès la première fois, je me suis sentie confortable, comme dans toutes les autres salles », confie la chanteuse. Elle ajoute que «faire quatre soirs à l’Olympia de Paris ou quatre soirs à Lavaltrie, finalement, c’est la même chose», c’est-à-dire le même plaisir.

Pour la 40e représentation, on tournera un DVD de la soirée, qui devrait sortir durant le temps de Noël. Un petit souci technique de plus qui pourrait bien titiller Lynda Lemay, d’ordinaire très calme sur scène.

« Peut-être que, pour une des premières fois, j’aurai un petit trac », dit-elle. Vous n’avez jamais le trac ?

« Non, je ne suis pas quelqu’un qui souffre du trac. Il y a des artistes qui disent que le jour où ils n’auront plus le trac, ça voudra dire qu’ils n’ont plus le feu sacré. Moi, c’est le contraire. Je ne peux pas être freinée par une peur de monter sur scène », dit-elle.

Chanson avec sa fille

Après sa tournée européenne, Lynda Lemay profitera à nouveau du temps précieux passé avec sa famille, même si elle ne s’arrête jamais de composer. Sa grande fille semble suivre ses traces. Les deux complices écrivent présentement une chanson ensemble. «Elle a elle-même choisi le thème, elle voulait parler de racisme. Pas mal, pour une fillette de neuf ans.

« Elle est bonne dans tout. Elle prend la guitare, elle enchaîne les accords avec facilité. Elle l’a naturellement », conclut Lynda Lemay, fière.