Lynda Lemay – Mon Drame (épisode 3)

27 novembre 2020

Clip Vidéo Mon Drame (épisode 3)

Paroles et Musique : Lynda Lemay
Les éditions Hallynda (Canada)
Les éditions Raoul Breton et Les Éditions Hallynda (Monde sauf Canada)

PAROLES

Bien sûr, c’était mon drame
C’était mon grand secret
Bien sûr, j’étais une femme
Mais rien n’y paraissait

Bien sûr que dans ma barbe
Moi, j’riais pas du tout
C’était insupportable
J’pensais devenir fou

J’avais les cheveux ras
Ça m’donnait l’air viril
Ça convenait à papa
Qui voulait qu’j’plaise aux filles, mais

Les filles que j’trouvais belles
J’voulais pas qu’elles m’trouvent beau
Moi, j’voulais être comme elles
Pas caresser leur peau

J’étais comme une princesse
En uniforme de duc
J’voulais qu’on m’fasse des tresses
Pas qu’on m’déblaie la nuque

Là où j’voulais des seins
Il me poussait des muscles
J’avais d’énormes mains
On m’qualifiait d’robuste

Je suis le p’tit dernier
L’cadet du régiment
J’ai été désiré
On m’espérait tellement

Mon père a eu son gars
Je n’ai eu que des soeurs
Les filles d’abord et moi
Un garçon par erreur

Moi, j’voulais pas être beau
J’voulais être ravissante
Mais j’étais trop costaud
Pour c’que j’avais dans l’ventre

Ma vie s’est trompée d’peau
Elle s’est trompée d’hormones
J’ai pas l’bon numéro
J’suis pas la bonne personne

J’étais comme une princesse
En uniforme de duc
J’voulais qu’on m’fasse des tresses
Pas qu’on m’déblaie la nuque

Là où j’voulais des seins
Il me poussait des muscles
J’avais d’énormes mains
On m’qualifiait d’robuste

On m’a prénommé Charles
J’arrive d’une autre époque
Celle d’avant qu’les jeunes parlent
Et qu’les curés défroquent

Celles d’avant qu’les parents
Acceptent que leur fils
Puisse être un autre enfant
Que c’que dit leur pubis

J’ai quatre-vingt-deux ans
J’ai plus le temps d’attendre
Parler du bon vieux temps
Disons qu’c’est pas mon genre

Je veux qu’on m’appelle Jeanne
Avoir les cheveux longs
Marcher avec une canne
Et avec des talons

J’veux qu’on m’appelle Jeanne
Avoir les cheveux longs

Jeanne

Bien sûr, c’était mon drame
C’était mon grand secret
Bien sûr, j’étais une femme
Mais rien n’y paraissait