Trop de défis pour prendre un répit

24 novembre 2001

La sortie de son prochain album est prévue pour septembre 2002 mais son entourage fait pression pour qu’elle devance son échéancier.

Pour décrocher du métier, pour arriver à faire le vide dans sa tête, Lynda Lemay, qui mène actuellement une carrière époustouflante, rêve de posséder une motocross et de partir à l’aventure, à la campagne, dans des sentiers remplis de bosses et de cailloux.

« Quand on fait ça, on se concentre juste là-dessus et on se vide complètement l’esprit. C’est excellent pour décrocher », dit-elle. La chanteuse, originaire de la grande région de Québec, était en campagne de promotion en début de semaine, juste avant d’entreprendre une importante série de spectacles au Québec, le 29 novembre, à Laval. Elle s’arrêtera à Québec, au Capitole, le 10 janvier à 20 h 30.

Elle possède déjà une moto, un modèle Honda Rebel, mais elle ne l’utilise pas, elle n’a jamais eu le temps de passer son permis. Elle s’est aussi acheté une embarcation à moteur, une autre façon pour elle de s’évader. « J’ai acheté un petit bateau, ne me manque que le lac pour l’utiliser et aller à la pêche. J’habite sur le bord du fleuve, mais sur le fleuve, c’est trop dangereux de naviguer, je préfère un lac », ajoute-t-elle.

La carrière qu’elle mène actuellement ne lui laisse pas beaucoup de répit et le gros défi qu’elle rencontre chaque jour, c’est de se garder « une vie qui a du bon sens, une vie dont j’ai besoin pour écrire de nouvelles chansons. J’ai besoin aussi de temps avec ma fille, mais avec ma fille, je n’écris pas. Je profite de tous les petits moments que j’ai pour écrire, la nuit à l’hôtel après un spectacle ou quand ma fille est à l’école.

« J’étais habituée d’écrire mes chansons d’un seul trait. Aujourd’hui, je les écris plus par morceaux, mais je réussis quand même à retrouver la bonne émotion et me remettre dedans », précise-t-elle.

Depuis le lancement de son album, Du Coq à l’âme, Lynda Lemay a donné au Québec et en Europe 100 représentations de son spectacle qui porte le même nom que le disque. La 100e a été célébrée à l’Olympia de Paris, le 10 novembre dernier.

Tous les spectacles qu’elle a donnés en Europe l’ont été à guichet fermé, comme ça avait été le cas, à sa première tournée là-bas, alors qu’elle avait profité de l’aile protectrice d’Aznavour. Maintenant, le grand Charles n’est plus là et pourtant, la popularité de Lynda Lemay est loin de se démentir. Ses albums se sont vendus à plus d’un million d’exemplaires en France et elle est en demande partout. Elle sait qu’elle sera obligée de faire la navette entre l’Europe et ici encore plusieurs mois. Elle a déjà une série de deux semaines de supplémentaires prévues pour septembre 2002 à l’Olympia et elle fera une tournée en Belgique, dès février. Durant l’été, elle donnera aussi des spectacles en Suisse et il est question qu’elle se rende à l’île de la
Réunion.

Spectacle chambardé
Ceux qui ont vu son spectacle l’automne dernier, au Grand Théâtre de Québec, auront tout intérêt à le revoir puisqu’elle avoue qu’à part les décors, il a été chambardé complètement. Elle interprète plusieurs nouvelles chansons et tous les liens entre elles ont été changés.

« J’aime beaucoup surprendre et je reste fidèle à mon habitude qui est que lorsque je me lasse d’une partie, je fais tout de suite des changements », précise-t-elle.

Elle sera accompagnée des trois mêmes musiciens, Louis Bernier, Sébastien Dufour et Daniel Jean. C’est un show piano, guitare, violon et voix, qui favorise un étroit contact avec le public. Il existe une telle complicité entre eux que Lynda Lemay a plus l’impression d’être en vacances quand elle monte sur scène que de travailler.

Parallèlement à tout ça, elle prépare un nouvel album, live cette fois, qui regroupera 16 ou 17 nouvelles chansons et qu’elle pense ne lancer qu’en septembre 2002, malgré les pressions de son entourage qui voudrait qu’elle le sorte beaucoup plus tôt.

Elle ne sait pas si elle cédera à la pression, mais elle ne veut rien bousculer, pour s’assurer que ce qu’elle mettra sur le marché soit de qualité exceptionnelle.

Déjà plusieurs de ces chansons ont été enregistrées en spectacle et elle promet qu’une seule ancienne reviendra, Bande de dégonflés, cette chanson qui bouscule un peu les hommes. Elle y a écrit une réplique, qui constitue une espèce de vengeance pour les gars et il est donc important que les deux chansons se retrouvent sur le même enregistrement.

Elle a également écrit une chanson qui s’adresse directement à sa fille, Donnez-lui une passion. Elle l’a mise sur papier lors d’un voyage en avion, alors qu’elle se demandait ce que sa fille deviendrait si elle disparaissait. « C’est une prière pour qu’elle trouve une passion qui la sauverait de tout ce qui est difficile, si jamais je n’étais plus là », dit-elle.

La relation avec sa fille est d’une importance capitale et c’est pour ça qu’elle ne l’amène pas en tournée puisqu’elle sait par expérience qu’elle ne pourrait pas y consacrer tout son temps et, de toute façon, elle dit : « Je ne tiens pas à ce qu’elle soit témoin de tout ce vedettariat. »

Québec-France
Qu’elle chante au Québec ou qu’elle chante en France, Lynda Lemay ne ressent pas de pression particulière et ne change pas sa façon de travailler. Ce qui compte pour elle, c’est de faire les choses dans la plus grande simplicité et, qu’elle soit d’un côté de l’Atlantique ou de l’autre, il n’y a pas de différence quand elle est sur scène.

La seule chose qui ne se passe pas de la même façon, c’est la vente des billets de ses spectacles, en France, sans la moindre tournée de promo : ses billets se vendent tout seuls. Ici, elle a un public fidèle de base, mais elle doit faire un effort pour aller en chercher un autre.

Cyberpresse Canada – 24 novembre 2001